De nombreux membres de la profession vétérinaire tentent de nous détourner de l’alimentation crue (BARF, prey model, etc.) ou de la ration ménagère, en utilisant souvent l’argument de la contamination bactérienne, ou du déséquilibre alimentaire, au profit de l’alimentation industrielle.

Les aliments transformés pour animaux de compagnie sont fabriqués commercialement aux États-Unis et en Europe depuis les années 40. Ces régimes « complets » sont censés être équilibrés sur le plan nutritionnel et sans danger pour les animaux de compagnie. Ils se présentent sous trois formes en fonction de la teneur en eau de la nourriture : 

• Sèche (5 à 12 % d'humidité)
• Semi-humide (22 à 35 % d'humidité) 
• Humide ou en conserve (>65 % d'humidité)

La nourriture sèche est de loin l'option préférée des propriétaires d’animaux et représente la plus grande part du marché de l'industrie du pet food en raison de sa commodité de stockage et d'alimentation. Les aliments secs pour animaux de compagnie sont notamment composés de divers ingrédients comme de la viande, du poisson, des sous-produits animaux, des céréales, des sous-produits céréaliers, des légumes, des fruits et des herbes aromatiques et médicinales. Les quantités de maïs, de riz, d'orge, de blé, de sorgho et de sous-produits céréaliers sont variables, bon marché et sont utilisées dans les aliments secs pour l'énergie, les protéines, les fibres, etc.

Depuis plusieurs années, il y a un long débat sur la composition des croquettes : un jour on démonise les céréales en faveur des légumineuses, et l’autre on accuse ces mêmes légumineuses d’être à l’origine de cardiomyopathie dilatée. Trop de glucides, des vitamines synthétiques qui ne sont pas biodisponibles, un surdosage en vitamine D, problèmes rénaux (surtout chez les chats), contamination bactérienne, la liste des arguments contre l’alimentation transformée est longue. Mais de mon point de vue, l’argument le plus important, c’est le fait que beaucoup des composants de ces aliments sont des vecteurs de mycotoxines aux effets nocifs sur les animaux.

La contamination mondiale par les mycotoxines est estimée à environ 25 % des céréales et des produits céréaliers.

QU’EST-CE QUE LES MYCOTOXINES ?

Les mycotoxines sont des toxines produites par des champignons appartenant aux groupes Fusarium, Aspergillus et Penicillium.  Plusieurs facteurs contribuent à la croissance de ces champignons et à la production de mycotoxines, comme des niveaux élevés de température et d'humidité, une contamination bactérienne et la présence d’insectes. Une enquête menée sur dix ans a démontré qu'au moins un type de mycotoxine était présent dans 88 % des échantillons. Pire encore, les mycotoxines sont généralement très stables et sont insensibles à la plupart des processus de nettoyage, de broyage et l'ébullition utilisés dans la fabrication des aliments transformés pour animaux de compagnie. Les mycotoxines les plus problématiques et les plus fréquemment trouvées dans ces aliments sont les aflatoxines, le déoxynivalénol, les fumonisines, l'ochratoxine A et la zéaralénone.

Elles présentent des risques potentiels importants pour la santé de nos animaux (hépatotoxicité, néphrotoxicité, neurotoxicité, cancérigènes, mutagènes et tératogènes), même à de faibles concentrations.  Les effets toxicologiques de ces mycotoxines chez les animaux de compagnie peuvent être topiques ou systémiques, aigus, chroniques et à long terme, voire mortels.