Lorsque nous avons adopté Yulia, elle avait tout juste 10 semaines, elle avait été jetée dans la nature quelques jours plus tôt et avait dû survivre en mangeant ce qu'elle trouvait dans les poubelles, et se remplissant l’estomac de cailloux, d’herbe et de terre. Cela ajouté au fait qu’elle était certainement née d’une mère peu et mal nourrie, elle n’était pas dans un très bon état général.
Elle était couverte des puces et pleine de vers, et les gens qui l’avaient trouvée lui avait ôté une bonne douzaine de tiques. Elle était nerveuse et craintive et avait perdu des poils autour des yeux, ce qui lui faisait comme de petites lunettes, d’où le surnom de « petit gibbon » qu’on lui donnait tout de suite.
Malheureusement lors de sa 1ere visite, notre vétérinaire habituel n’étant pas là l’un de ses collègues lui a administré les vaccins (le fameux 5-en-1), après un examen pour le moins bâclé. Deux semaines plus tard, nous y sommes retournés et notre gentil vétérinaire était là cette fois. Après lui avoir fait ses rappels et un examen un peu plus en profondeur, il s'avérait qu’elle faisait de la démodécie, diagnostic confirmé par un grattage. J’étais pour le moins choquée et vexée qu’il lui ait fait ses rappels, alors qu’il avait remarqué les fameuses lunettes, apparemment assez typiques de ce type de problème !
On ne vaccine pas un animal qui n’est pas en bonne santé, et une démodécie est un signe évident d’un mauvais état général !
Yulia étant potentiellement issue d’un croisement avec un Border Collie ou autre chien de berger, il était hors de question de lui donner l’Ivermectine prescrite par le vétérinaire. L’Ivermectine est une drogue très toxique, surtout chez les jeunes chiens ainsi que certaines espèces qui peuvent être porteuses du gène MDR1 et avoir ainsi une sensibilité médicamenteuse à ce type de traitement. Ces chiens sont (entre autres) les Border Collies, les Bergers Australiens, les Whippets à poil long, les Colleys, les Bergers Blancs Suisses ou Américains, les Bobtails, les Silken Windhounds, et quelques autres espèces, ainsi que leurs croisements.
La dose recommandée pour la démodécie est de 400-600 µg/kg alors que la dose toxique pour ces chiens est de 100 µg/kg de poids corporel…
Il a fallu lui faire un t-shirt pour éviter qu’elle se gratte trop, et pour l’empêcher d’attraper des coups de soleil
SOLUTIONS NATURELLES
Outre le tour des yeux, elle avait aussi une perte de poils sur le devant des pattes, et le poitrail. Elle se grattait énormément mais d’après le vétérinaire, elle devait être allergique aux mites. Le passage à une alimentation crue a énormément aidé, mais ça n’était pas assez.
Nous avons alors entamé une cure de 3 semaines d’Echinacée et de vitamine C, puis 3 semaines de colostrum bovin et de probiotiques, en alternance.
De plus, comme nos chiens se baignaient à la plage quasiment tous les jours et qu’il fallait les rincer à l’eau claire en rentrant, 2 fois la semaine je la rinçais avec le mélange de :
· 500ml d’eau oxygéné a 3%
· 1L d’eau
· 3 grosses cuillers à soupe de Borax appelé aussi tétraborate de sodium décahydraté ou borate hydraté de sodium).
NE PAS CONFRONDRE AVEC L’ACIDE BORIQUE QUI EST TOXIQUE.
Mélangez jusqu’à dissolution du Borax, et rincez l’animal en saturant bien tout le poil. Ne pas essuyer, et laisser sécher.
En moins de 2 mois, tout était rentré dans l’ordre, et le poil avait repoussé.
Le problème avec la démodécie, c’est qu’il y a un terrain propice, et les rechutes sont fréquentes pendant les chaleurs, chez les femelles, les périodes de stress, etc.
Un mois après sa guérison, nous remarquions qu’elle marchait de manière étrange, elle montait les marches en sautillant comme un petit lapin, et semblait souffrir de l’arrière train. En même temps, nous découvrions une importante perte de poil au niveau des reins, et le diagnostic tomba : dysplasie des hanches, et bien entendu la démodécie était revenue car elle souffrait. Nous avons donc suivi le même protocole qu’avant, et de nouveau avec succès.
En juillet de la même année, elle faisait ses 1ères chaleurs et la démodécie est revenue ! C’est là qu’on m’a conseillé le Pau d’Arco :
Noms communs : Pau d’Arco, lapacho (arbre sacré des incas), îpe roxo.
Noms botaniques : Tabebuia avellanedae, T. impetiginosa, Handroanthus impetiginosus, famille des bignoniacées.
Nom anglais : lapacho, taheebo.
Partie utilisée : l'écorce interne, c'est-à-dire celle qui se trouve entre l'écorce et le bois formé, et dans laquelle circule la sève.
Habitat et origine : grand arbre tropical et subtropical, originaire de l'Amérique du Sud.
Indications : Traitement des infections gastro-intestinales, respiratoires et cutanées, les infections à levure (candidoses), l'inflammation, la cystite, la vaginite, le cancer. Anti-infectieux, anti-inflammatoire, propriétés antifongiques, antibactériennes et antiparasitaires.
Yulia le prenait sous forme de gélules, en cures de 3 semaines.
Lors de ses secondes chaleurs, il y a de nouveau eu des signes de démodécie, mais beaucoup plus légers cette fois. Yulia avait atteint l’âge adulte, et son système immunitaire était en bien meilleur condition. Nous avons suivi le même protocole de supplémentation de Pau d’Arco, pas de lavage ou rinçage particulier cette fois, et comme nous étions en hiver, elle ne se baignait plus.
En mai de sa seconde année, il a fallu se résoudre à la faire stériliser, à cause des risques de démodécie, mais aussi parce qu’elle faisait des grossesses nerveuses. Nous avons opté pour une simple ovariectomie, moins invasive qu’une ovario-hystérectomie.
Aujourd'hui, Yulia est en bonne santé, et son pelage fait l'admiration de tous!